Suisse

Se la “couler” douce à Berne

17 août 2022

De nouvelles destinations se sont évidemment ajoutées au carnet de voyage Suisse depuis que je vous ai conté Genève et Lausanne : Lucerne et le Mont Pilatus, Zurich et son musée des Beaux-Arts, Schaffhausen, les Chutes du Rhin et Bâle. Et depuis, nous avons même traversé la frontière autrichienne pour se poser 2 jours à Salzbourg avant de filer vers Vienne. Les lignes qui suivent ont été d’ailleurs été écrites, assise sur un banc à l’ombre du soleil, dans le jardin merveilleusement fleuri du Château Mirabell. Quel bonheur de voyager !

Arrivés dans la Capitale Suisse, classée au patrimoine mondiale de l’UNESCO, en milieu de matinée un lundi, on découvre une ville encore endormie. Peu de passants : les locaux sont probablement au travail depuis quelques heures et les touristes pas encore levés. Quel bonheur de se promener dans le calme, de traverser des parcs sans se faire bousculer, de prendre le temps d’admirer la vue sans sentir la frénésie autour de soi.

Quelques pas seulement après être sortis de la gare, on décide de se poser au Kleine Schanze, un joli parc avec bassin et belvédère, pour se mettre de la crème solaire et faire le point sur nos envies de la journée. On y croise un groupe qui discute (en allemand, car on a quitté la Suisse francophone) et une ou deux personnes qui se baladent, mais surtout on y entend le doux son des oiseaux. En contrebas, un grand-père et son petit fils jouent aux échecs sur un plateau géant.

Esplanade du Palais Fédéral

Quelques mètres plus loin, on se retrouve quasi seuls sur la terrasse du Palais Fédéral où sont disposés des tables et des chaises (façon Jardin des Tuileries) pour profiter de la vue et des rayons du soleil de début de journée. On s’y pose pour le deuxième arrêt, une quarantaine de minutes seulement après être arrivés à Berne. En se retournant, on note que la façade du Palais Fédéral arbore une couleur vert pâle, que l’on retrouvera par ailleurs dans quasi toute la ville. Une couleur particulière qui est due au matériau local utilisé pour sa construction : le grès.

Le long de l’Aar

Nous longeons ensuite l’Aar, puis traversons les ruelles mignonnes du centre, en passant devant la Cathédrale (que l’on reverra ensuite depuis à peu près tous les endroits un peu dégagés de la ville) et profitant de la balade pour déposer nos affaires dans l’appartement que nous avions réservé sur AirBnB.

Une fois débarrassés de nos volumineux sacs à dos, on continue notre exploration jusqu’au Pont de Nydegg qui donne une jolie vue sur le pont le plus ancien de Berne : le Pont d’Untertor.

On se décide à descendre sur les berges : côté gauche (en ayant le centre ville de Berne dans le dos) un joli parterre de rose qui servira de décor pour quelques unes de nos photos et côté droit le parc aux Ours.

Et c’est justement en tentant d’apercevoir ces animaux sauvages, emblèmes de la ville, que nous observons avec beaucoup de curiosité des Bernois se jeter dans l’Aar avec des sacs étanches et se laisser porter par le courant pour traverser la ville… On avait entendu parler de cette tradition locale mais on se laisse quand même surprendre en assistant à cette mise à l’eau de nos propres yeux… Et surtout on se dit qu’il serait dommage de quitter Berne sans s’y adonner !

Mais l’heure est maintenant à trouver à manger, on reporte nos plans de baignade à la fin de journée. On fait demi-tour en direction du centre ville pour prendre des sandwichs au pain pita (sortes de Kebab) à emporter et aller se poser dans un parc pour les manger. On attaque ensuite la lente montée vers le magnifique Rosengarten qui offre la plus belle vue que l’on ait eu l’occasion de voir depuis le début de notre voyage (uniquement parce qu’on s’était pas encore frotté aux paysages de montagne, spoiler pour les prochains articles).

Rosengarten

Le Rosengarten, Jardin des Roses en français, dispose de plus de 400 espèces de roses et d’iris, sublimées par un entretien parfait. L’endroit est tout trouvé pour se poser : on s’allonge dans l’herbe verte pour étudier le Guide Vert, lire un livre et faire une petite sieste.

Bien reposés, on continue notre chemin en passant devant le Mémorial d’Einstein (une statue du célèbre physicien, qui a vécu à Berne entre 1903 et 1905, assis sur un banc, dos à la vue) pour redescendre vers l’Aar. On retraverse ensuite la ville dans l’autre sens, passant devant la Maison d’Einstein (que nous ne visiterons pas) avec l’objectif de rejoindre l’Office de Tourisme pour glaner de précieuses informations sur la baignade bernoise.

Sur les conseils avisés du “guide”, on se met en marche vers Marzili, le long de la rivière. Nul besoin de GPS, on se laisse porter en suivant les Bernois qui sortent du travail en short, leur sac étanche sur le dos et leurs claquettes au pied. On débarque dans un endroit incroyable, en plein coeur de la ville : des pelouses à perte de vue, des piscines extérieures gratuites et le long de l’Aar de nombreuses rampes d’accès pour se mettre à l’eau.

Marzili

On se regarde, on est au bon endroit, et on a très envie d’essayer. Un tour au guichet pour récupérer des clefs de casier, on enfile nos maillots de bain, on pose nos affaires et on suit le mouvement. On découvre alors des dizaines de Bernois flotter dans la rivière, nageant calmement, se tenant parfois à leur sac étanche ou à des bouées, se promenant en bateau gonflable ou en paddle. Une petite dizaine de secondes plus tard, ils ont disparu de notre champ de vision, le courant de l’Aar (15km/h environ) les ayant emporté vers le centre ville.

On descend main dans la main et avec beaucoup de précaution le long des escaliers glissants, pour un premier essai d’environ 200m. On plonge et on se laisse porter, on observe les paysages défiler. On anticipe déjà notre sortie, on se rabat sur la gauche pour passer en dessous d’un pont, avant le dangereux barrage quelques centaines de mètres plus loin. Papa, maman, pas d’inquiétude : nous n’étions vraiment pas les seuls à nous baigner, et un maître nageur surveillait la zone, prêt à plonger pour nous rattraper au besoin.

On sort de l’eau, le sourire aux lèvres avec une seule idée en tête : vite, recommencer !

On replonge donc au même endroit, on se laisse porter le long du même parcours et puis quand on remonte enfin, on se sent prêts… On va faire comme les locaux, suivre pieds nus le petit chemin qui remonte l’Aar sur environ 1km jusqu’au Pont de Schonausteg, et se jeter dans l’eau la-bas pour rallonger la distance parcourue dans l’eau.

Même plaisir fou, pour la troisième fois consécutive : celle de se rafraîchir dans l’eau par une journée d’été mais surtout, goûter à une activité locale et se sentir Bernois (ou presque) le temps de quelques minutes.

Après cette activité sportive, on déplie nos serviettes sur la pelouse et on prend le temps de sécher, avant que l’ombre projetée des arbres ne nous suggère de remettre nos t-shirts.

Coucher de soleil depuis l’Esplanade du Palais Fédéral

Direction de nouveau le centre ville historique pour aller se chercher des crêpes à emporter, qu’on viendra manger sur l’esplanade du Palais Fédéral, observant les derniers rayons du soleil se refléter sur le Musée de l’Histoire de Berne, les montagnes en arrière plan.

La journée se finit donc comme elle a commencé : dans la douceur. Et elle confirme le coup de cœur naissant pour la Suisse…

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1 commentaire

  • Répondre Caballero 18 août 2022 at 08:05

    Génial cette baignade dans le fleuve, de vraies vacances !

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